Frederick Terman, Stanford, la guerre, l’espionnage et les radars

(Cet article est le 1er d'une série sur l’histoire de la Silicon Valley.)

La Silicon Valley s’étend sur une zone d’environ 250 km2, entre les villes de Palo Alto et San José. Jusque dans les années 1940, l’agriculture était la principale activité économique de la région, surtout connue pour ses vergers.

C’est la seconde guerre mondiale qui va changer la donne. L’effort de guerre mobilise toute la nation, y compris les universités, qui sont mises à contribution dans des projets de recherche appliquée (nucléaire, cryptographie, radars…) financés par le gouvernement fédéral.

Frederick Terman, diplômé de Stanford, était parti au MIT dans les années 1920, où son directeur était Vannevar Bush (autre personnage intéressant). Pendant la guerre, Terman a dirigé un gros labo à Harvard qui travaillait sur le brouillage des radars ennemis.

Après la guerre, il retourne à Stanford comme doyen du département d’ingénierie, et monte un labo de recherche appliquée dans le domaine des micro-ondes, de l’électronique et des radars. Si pendant la guerre, l’essentiel des fonds fédéraux sont allés à des universités de la côte Est, il est bien décidé à ce que ça change, et utilise ses relations pour attirer des financements à Stanford.

Stanford University Campus

Les financements fédéraux (notamment militaires, la guerre froide entraînant un effort continu autour des technologies liées à l’espionnage : détection et brouillage de radars, cryptographie, etc.) permettent d’attirer des professeurs de talent, entrainant un développement important des sciences et de l’ingénierie à Stanford, amorçant un cercle vertueux, et transformant l’université en ce qu’elle est aujourd’hui.

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Crédits photo : smecc.org et Mathieu Thouvenin.